Quand, à 17 ans, Adolfo Kaminsky devient l'expert en faux papiers de la
Résistance à Paris, il ne sait pas encore qu'il est pris dans un engrenage
infernal, dans une course contre la montre, contre la mort, où chaque minute a
la valeur d'une vie. Durant trente ans, il exécutera ce méticuleux travail de
faussaire pour de nombreuses causes, mais jamais pour son propre intérêt. A
travers son destin romanesque, et sous la plume de sa fille Sarah, on plonge au
coeur d'une histoire de clandestinité, d'engagement, de traque et de peur.
[Résumé de l'éditeur]
Une vie de faussaire mérite surtout d'être lu
pour sa première partie. Celle qui traite de l'entrée en résistance
d'une jeune homme qui va devenir peu à peu - grâce à son talent pour la
confection de faux-papiers - un héros de la Résistance. La France est en
guerre, les juifs sont pourchassés et l'action d'Adolfo Kaminsky devient
nécessaire. Cette première partie se lit comme un roman haletant au style
fluide.
Dans la deuxième partie du document (l'après 1947), Sarah Kaminsky (fille du
faussaire et auteur du document) n'a de cesse de nous rappeler les bonnes
intentions qui anime son père lorsqu'il s'engage dans de nombreux combats qui
se politisent et se radicalisent de plus en plus. On passe ainsi de la
confection de faux-papiers pour des enfants juifs voués aux camps à la
fabrication de fausse monnaie ou à l'obtention d'armes pour le FLN...
Du coup, les moyens utilisés par le faussaire pour servir "ses convictions
humanistes" paraissent beaucoup plus contestables et sujets à débat...et
le roman haletant tourne au combat politique.
Au final, un document intéressant quoique inégal, bien écrit, avec un
incontestable côté romanesque.