Sandra, jeune maman à la tête d'une famille recomposée décide d'engager une femme de ménage prénommée Marta. De fil en aiguille, Marta devient une sorte d'obsession pour Sandra. Elle prépare la venue de Marta, elle contrôle son travail et tente même de la piéger afin de la prendre en défaut. Sandra sombre peu à peu dans une sorte de folie qui ne dit pas son nom.
J'ai renvoyé Marta n'a rien d'un roman léger ou drôle comme il est permis de le penser de prime abord. Il s'agit plutôt de l'histoire acide de la dérive d'une femme. Ce court roman traite de façon amère et sans compassion ni excès la dérive de cette jeune femme qu'un psychiatre traiterait sans doute de "personnalité borderline". En cela, J'ai renvoyé Marta est un roman psychologique. On devine au fil du récit que Sandra a des antécédents et que son enfance est pour beaucoup dans son comportement obsessionnel. L'arrivée de Marta sert uniquement de déclencheur.
Je n'ai personnellement pas apprécié l'ambiance délétère du roman et si je n'ai pas détesté le fond, je n'ai définitivement pas accroché sur la forme. La dérive psychologique de cette femme est pourtant plutôt bien amenée et bien menée par mille détails révélateurs mais l'ensemble manque d'épaisseur et d'humanité. J'ai renvoyé Marta m'a laissé une sensation de regret : une bonne idée mal exploitée en somme.
Le soir, je suis entrée chez moi en fermant les yeux. J'attendais tant et tant de Marta qu'un instant j'ai imaginé qu'elle avait pu faire de notre appartement un endroit autre, un lieu où chaque chose serait telle que je l'aurais voulue, sans pour cela avoir besoin de réfléchir, de trancher. (...) Fermer les yeux, c'est ce que j'ai fait en entrant, mais quand je les ai rouverts, ce que j'ai vu c'est du ménage, rien d'autre. Marta me décevait.