Lark et Termite - Jayne Anne Phillips

Lark et Termite

5 étoilesCoup de coeur
L'histoire
Juillet 1950, Corée du Sud ; 1959, Virginie occidentale : quelques dizaines de milliers de kilomètres et neuf ans séparent les deux temps de ce récit à quatre voix. S’y succèdent celle du soldat Leavitt, à l’agonie au fond d’un tunnel après le « malencontreux » pilonnage par les Américains d’une colonne de réfugiés alliés qu’il encadrait ; celle de Nonie, sa belle-sœur, une femme solide et généreuse qui a élevé sa nièce et son neveu après la disparition de leur mère ; celle de Lark, une adolescente courageuse qui ne se résoudra jamais à laisser partir son jeune frère, Termite, handicapé mental et moteur, pour une institution spécialisée ; celle de Termite, enfin, qui relève plus d’une musique intérieure : presque aveugle, il fait preuve d’une sensibilité hors du commun, attentif au moindre bruissement. [Résumé de l'éditeur]

Mon avis
Lark et Termite est un roman qui débute dans le chaos et dont l'accès n'est pas aisé mais il mérite qu'on s'y attarde. C'est un roman dont on s'imprègne, un roman qui se savoure et qui vous hante une fois la lecture achevée. Le couple Lark-Termite est solaire et leur amour inconditionnel dégage une grande force. L'auteur nous parle de la famille, des secrets et des liens entre les êtres avec beaucoup de pudeur, d'émotion et de talent.
Dès les premières pages, je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle avec le mythique "Le bruit et la fureur" de William Faulkner, sans doute parce qu'il s'agit d'un récit à plusieurs voix qui emprunte les chemins tortueux de la pensée et notamment celle d'un être à part, d'un simple d'esprit qui ressent les choses au-delà de toute conscience.
Lark et Termite est un roman intense et magnétique, à la fois sombre et lumineux. Sombre comme la mort du soldat Leavitt, lumineux comme la jeune Lark, personnage central du roman. C'est l'histoire d'un drame familial à la narration complexe et au style maitrisé et aérien qui confère à l'œuvre toute sa force et toute son originalité. Un très beau roman donc, dense, profond et subtil comme une œuvre d'art.

Citations
Il mémorise les cadences des chansons et des comptines, comme s'il ne reconnaissait que les sons, pas les mots. Les mots lui sont complètement inutiles. Il a besoin de son ruban de bleu et de l'espace sous le pont du chemin de fer près de la rivière. Il a besoin de voir la rivière au moment où les fracas du train se fait entendre là-haut sur les rails. Il a besoin des voies ferrées.
On a choix et pas le choix. Les gosses se débrouillent avec la réalité, et puis ils adoptent une forme ou une autre.

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