Le coeur régulier - Olivier Adam

Le coeur régulier

4 étoiles
L'histoire
"Vu de loin on ne voit rien ", disait souvent Nathan. Depuis la mort de ce frère tant aimé, Sarah se sent de plus en plus étrangère à sa vie, jusque-là "si parfaite". Le coeur en cavale, elle s'enfuit au Japon et se réfugie dans un petit village au pied des falaises. Nathan prétendait avoir trouvé la paix là-bas, auprès d'un certain Natsume. En revisitant les lieux d'élection de ce frère disparu, Sarah a l'espoir de se rapprocher, une dernière fois, de lui. Mais c'est sa propre histoire qu'elle va redécouvrir, à ses risques et périls. [Résumé de l'éditeur]

Mon avis
S'il y a un chose que j'ai appréciée dans Le Cœur Régulier c'est l'écriture tout en finesse d'Olivier Adam. Les phrases sonnent justes et l'auteur est capable en quelques mots toujours parfaitement choisis d'évoquer des atmosphères, des sentiments, des paysages et de vous y plonger dedans.
L'histoire d'"amour-à-mort" de ce frère et de cette sœur si intimement liés n'a pas fait vibrer en moi la corde sensible mais je me suis laissé bercer par la musique des mots et porter par le récit. A coup d'adjectifs pertinents et de phrases minimalistes, Olivier Adam évoque magnifiquement le Japon et arrive à exprimer avec beaucoup de retenue et de pudeur des sentiments très violents et des questionnements très profonds qui font l'âme de ce récit. Récit triste, mélancolique mais empreint de beauté et d'élégance.
C'est la première fois que je lis Olivier Adam et cette œuvre m'a surtout donné envie découvrir d'autres romans de cet auteur afin de me familiariser avec son univers, de retrouver sa plume et de trouver peut être une histoire qui résonnera en moi.

Citations
Il me semblait déjà avoir traversé ces lieux, les avoir rêvés, mais c'était peut-être la fatigue, le décalage horaire, cet état brumeux qui donne parfois au réel la texture d'un songe.
Dans ces moments, je sentais combien j'étais apte à la dérive, je voyais se matérialiser sous mes yeux le réseau serré de fils que j'avais tissé pour me tenir à la surface, la succession de tâches professionnelles, sociales, amoureuses, domestiques qui me donnaient une contenance, un emploi, oui je voyais clairement l'ampleur de la construction, la grossièreté de l'artifice, la part de comédie.
Toutes ces années, je m'étais tellement échinée à me perdre, à me fondre dans le décors, à me noyer dans la masse. Je m'étais noyée tout court.

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