L'Olympe des infortunes - Yasmina Khadra

L'Olympe des infortunes

2 étoiles
L'histoire
L'olympe des infortunes nous emmène dans un monde à part, un terrain vague en périphérie d'une grand ville, devenu le royaume de quelques sans-abris à l'esprit libre et à l'histoire tourmentée. Peu à peu cette république des exclus nous livre ses secrets.

Mon avis
Avec Les sirènes de Bagdad, L'attentat ou encore Ce que le jour doit à la nuit, Yasmina Khadra s'est imposé en quelques années comme une valeur sure de la littérature contemporaine, encensée par le milieu littéraire autorisé. Du coup, il est devenu délicat de critiquer Yasmina Khadra sur le fond comme sur la forme et pourtant...
Et pourtant je ne suis pas persuadée que L'olympe des infortunes aurait rencontré son public s'il n'était pas signé Yasmina Khadra. En effet, L'olympe des infortunes se veut une fable, un conte philosophique sur la violence du monde actuel mais l'omniprésence des dialogues ôte toute profondeur aux personnages et empêche une réflexion plus globale sur les dérives de la société. Les lieux communs sont nombreux (l'argent corrompt tout, vivre en marge est une forme de liberté) et la vision de la société reste manichéenne. On ressent malgré tout une réelle tendresse de l'écrivain pour ses personnages mais cela ne suffit pas à leur donner un relief, une psychologie propre. A vrai dire, je n'ai pas bien saisi où l'auteur voulait nous emmener, quelle était la "morale" de tout cela.
Le style de Yasmina Khadra a souvent été cité en exemple pour son foisonnement, ses adjectifs mais il a tendance a pécher par excès (ce que j'avais déjà noté dans Ce que jour doit à la nuit) : excès de sentiments, d'adjectifs, de métaphores. Tout cela manque, à mon goût, de sobriété.
De plus, (sans doute pour coller à la réalité de cette communauté de "laissés-pour-compte") l'auteur mélange dans ce roman le registre familier et les envolées lyriques ce qui donne un style heurté comme dans cette phrase au rendu un tantinet absurde : Lorsqu'il est question de s'offrir la tronche d'un bougre expiatoire, il se découvre aussitôt une vocation transcendante et s'y investit à fond la caisse, quitte à y laisser des plumes.
Le mélange des genres n'est pas des plus heureux, sans parler de la surenchère d'adjectifs.
Bref, le moins que l'on puisse dire c'est que je n'ai pas accroché ni sur le fond, ni sur la forme. C'est dommage, j'avais bien aimé Ce que le jour doit à la nuit...

Notes
Cette lecture a été faite en partenariat avec Blog-O-Book et les Editions Pocket. Un grand merci à eux.

Citations
Ici, t'es aussi Dieu le Père. Tu fais ce que bon te semble. T'as raison, t'as tort, c'est pas important. Tu fais avec, tu fais sans, c'est pas important, non plus. Tu existes, et ça n'a pas de prix.

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