Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait
soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus
tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés
jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de
vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue
nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il
travaillait " à l'ancienne ", ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par
le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le
silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans
explication.[Résumé de l'éditeur]
Avouons-le d’emblée, j’ai aimé et j’en suis moi-même surprise car dès les
premiers chapitres, j’ai pensé en lisant ce livre au fameux « Livre de ma mère
» d’Albert Cohen qui n’est définitivement pas ma tasse de thé : la tristesse,
les regrets je n’aime pas ça. J’ai eu un peu peur d’en lire une version «
paternelle » triste et répétitive.
Mais non, pas du tout. Le style est léger, alerte même et nulle répétition dans
ce livre-hommage. Tout est dit de façon simple et concise, ce qui permet de ne
pas sombrer dans le pathos, piège inhérent au livre-hommage. J’ai aimé le
style, l’écriture et puis aussi l’image de ce père souriant et fragile,
les récits de «bicyclette» et de l’enfance perdue… Bref, j’ai
aimé parce que c’est délicat, poignant jamais larmoyant et que
finalement, ça parle d’amour…