"Je suis le fils d'un salopard qui m'aimait. Mon père était un marchand de
meubles qui récupéra les biens des Juifs déportés. Mot par mot, il m'a fallu
démonter cette grande duperie que fut mon éducation. À vingt-huit ans, j'ai
connu une première crise de délire, puis d'autres. Je fais des séjours
réguliers en hôpital psychiatrique. Pas sûr que tout cela ait un rapport, mais
l'enfance et la folie sont à mes trousses. Longtemps je n'ai été qu'une somme
de questions. Aujourd'hui, j'ai soixante-trois ans, je ne suis pas un sage, je
ne suis pas guéri, je suis peintre. Et je crois pouvoir transmettre ce que j'ai
compris".[Résumé de l'éditeur]
Je ne connaissais pas Gérard Garouste avant de lire L’intranquille.
C’est donc sans a priori mais aussi sans curiosité excessive que j’ai entamé la
lecture de L’intranquille. Cet homme a des psychoses et la cause
principale est une enfance malheureuse passée dans la crainte d’un père violent
et antisémite. Père qui devient également source d’inspiration pour son art et
pour sa vie (par opposition), père dont il n’arrive pas à se libérer.
Si le début du récit (les cent premières pages) m’a séduit, j’ai eu ensuite le
sentiment « qu’il ne se passait plus rien », que tout tournait autour des
névroses déjà évoquées (l’obsession du nazisme, la violence paternelle, la
passion pour la culture hébraïque…), qu’il y avait là une certaine
répétition.
Au final, même si certains passages m’ont paru très intéressants (celui sur
l’Indien et le Classique notamment) je n’ai pas vraiment accroché et là où la
quatrième de couverture parle «d’un autoportrait bouleversant», je n’ai vu
qu’un récit un peu nombriliste d’un artiste qui se met totalement à nu.