A la retraite, le narrateur décide d'adopter Léo, 99 ans, que rien ne prédestinait à venir s'installer chez lui. C'est le début d'une grande aventure, faite de tout petits riens. De silences qui veulent dire beaucoup, de tendresse, de rires pour conjurer le déclin... [Résumé de l'éditeur]
Mon vieux et moi démontre avec brio qu'il n'est point besoin d'être sentencieux pour être profond et que l'on peut parler avec légèreté de choses graves. De par sa brièveté (quatre-vingt six pages) ce roman s'apparente à une nouvelle. Vite lu donc, mais marquant et difficile à oublier.
L'idée, pour le moins originale, d'un jeune retraité qui décide d'adopter "un vieux" est prétexte à une réflexion sur la vieillesse, la déchéance, la mémoire et l'espoir aussi. Mon vieux et moi est tour à tour drôle, tendre, poétique, triste et poignant... C'est très bien écrit sans fioritures et sans pathos. Les âmes chagrines trouveront sans doute que ce roman déborde de bons sentiments mais j'y ai plutôt vu une dose d'humanité, une volonté de mettre en avant le meilleur de la nature humaine.
Léo est très agréable à côtoyer, fait jamais la gueule. Volontaire, il participe à tout. Hier, c'est lui qui a coupé les pommes de terre. Bon, d'accord, on a soupé tard, et alors ?
Dans la cour arrière de notre petite maison, j'ai sorti deux chaises de toile et un parasol. Léo se croit à la plage. D'ailleurs le bruit constant du système d'aération de l'édifice voisin s'apparente au son des vagues. Je lui avais promis la Floride, mais le trajet jusqu'aux États-Unis l'aurait achevé. De toute façon, il voyage déjà énormément dans sa tête.
Plus tard, devant l'évidence que personne ne viendra, il se remet en route pour sa chambre ou la salle de bains. Voilà, c'est tout. Ça s'appelle vieillir. Jamais on ne raconte ces choses-là, bien sûr. Ça n'intéresse personne.
Ce billet est une de mes participations au Défi des auteurs canadiens - D'un océan à l'autre (province Québec).