L'Atlantique Sud - Jérôme Tonnerre

L'Atlantique Sud

4 étoiles
L'histoire
Il était une fois un voyageur immobile un peu mélancolique qui parcourait en rêve des destinations lointaines sans jamais quitter son studio parisien. A la mort de sa mère, il découvre qu'elle désirait que ses cendres soient jetées dans l'Atlantique Sud. Il le fera, c'est une promesse et Jérôme Tonnerre tient toujours ses promesses. En tout cas, il essaie. Vaste océan, vaste projet pour un doux rêveur prisonnier de ses phobies.

Mon avis
L'Atlantique Sud est une histoire triste. L'histoire triste et un peu déprimante d'un homme qui décide - pour honorer la promesse faite à sa mère de disperser ses cendres dans l'atlantique sud - d'affronter ses peurs, sa famille et de découvrir son passé. Et pourtant, l'Atlantique Sud est un roman extrêmement drôle à l'humour parfois noir (les premières pages du livre sont un régal pour les amateurs du genre) et souvent bon enfant plein de bons mots, de vieux slogans publicitaires oubliés, de petites trouvailles et de répliques qui font mouche (le fait que l'auteur soit scénariste n'est sans doute pas étranger à cela).
Jérôme Tonnerre (à la fois écrivain et héros du roman) nous compte avec décontraction et légèreté ses phobies et ses névroses. On est dans l'auto dérision et on sourit souvent devant les malheurs de sa vie. C'est cruel mais jubilatoire.
Il y a une vraie histoire mais l'intérêt de ce petit roman (215 pages) est définitivement dans la façon dont elle est racontée. Il y a quelque chose d'enfantin, de frais et de poétique dans l'univers d'Atlantique Sud. C'est aussi touchant, drôle et léger.
J'ai passé un excellent moment et j'ai été très sensible aux traits d'humour et aux remarques assassines qui émaillent le livre. Une bonne surprise en fait...

Notes

Un petit mot sur l'illustration de la couverture que je trouve très belle, tout en poésie et en parfaite adéquation avec le sujet du livre.

Citations
Leur mère avait, selon l'expression, "déclaré" un cancer. Ce fut une période fertile en déclarations : Laurence, ses orientations sexuelles ; Bertrand, l'impôt sur la fortune ; Bush, la guerre. Vu le contexte, Jérôme avait différé la déclaration qu'il pensait faire, un de ces jours , à une collègue affriolante de l'agence immobilière.
Lorsque la menace du martinet était inopérante, elle avait coutume de l'enfermer dans le cagibi à bagages. Il marinait là, des heures, à se morfondre parmi les valises. Cruelle punition pour un aspirant voyageur.
Tumulte du monde, monde tumultueux, le vacarme de ces espaces finis l'effrayait.

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